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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 16:42

Spécial krach

mars 2009

 

Lettre à ma fille

 

Les leçons d’une crise

Cette crise est l’une des plus longues que nous ayons connu depuis 1929. La sortie apparaît encore lointaine pour ceux qui commencent seulement à en connaître les effets ce qui est le cas pour l’Europe. Cette semaine nous avons appris un doublement du rythme de la récession qui passe de 1,5% à 2,9%. Les estimations de Madame Lagarde qui sont désormais beaucoup plus élevées ne peuvent que pousser l’exaspération sociale. L’armée de chômeurs en cours de constitution accentuera la baisse de tonus de l’économie. Bref l’année 2009 est perdue : les dividendes distribués en 2010 marqueront une nouvelle diminution.

 

Le chèque d’AIG donné à la Société Générale d’un  montant de 13 milliards, renforce encore les doutes sur la solidité des banques. La Société Générale n’a pas tout dit sur ce degré de risque complètement masqué au bilan 2009.

 

L’année 2009 sera très mauvaise pour les résultats des entreprises du fait d’une progression de la récession. Quels enseignements pouvons nous tirer de cette crise ?

 

-          Tout d’abord on ne place en bourse que les sommes dont la disponibilité n’est pas mobilisable. En l’occurrence il vaut mieux être liquide plutôt que vouloir placer à tout prix. Le minimum d’encaisse et de pseudos liquidités toujours conseillé doit être de 2 à 3 ans.

-          Lorsque l’on gagne beaucoup, il faut réaliser des plus-values, ce que la pépinière a montré dans le temps. Tout ce qui a été vendu vaut aujourd’hui entre le tiers et 20% du prix de vente : Dexia, ING, Affine, Nexity.

            http://boursitude.over-blog.com/article-25790286.html

           

-          Les placements doivent être diversifiés et comporter un minimum de 10 à 15 valeurs,

-          Le salarié qui détient des actions au titre de l’intéressement ou de la participation doit éviter que son bulletin de salaire ne soit lié à la pérennité de son entreprise, car en cas de faillite, il perdra sur les deux tableaux.

-          La diversification patrimoniale est un autre élément indispensable : l’épargne retraite et le logement sont des moyens complémentaires, pour pouvoir affronter les temps de crise.

-          Les valeurs mobilières ne sont pas que les investissements en actions, il y a une place pour les obligations et les obligations convertibles.

 

  Nouvelle diminution des secteurs sans risque

 

Maintenant, il s’agit de comprendre pourquoi des actions estimées solides, peuvent perdre 80 à 90% de leur valeur.

-          En ce qui concerne les banques, leurs actionnaires sont ruinés ou en voie de l’être. C’est l’énormité des risques pris qui les entraîne vers le bas. Or on ne peut connaître le terme des futures pertes à découvrir. Certaines assurances sont dans la même situation, comme AIG l’a prouvé il y a une quinzaine de jours, avec 98 milliards de pertes sur une année.

-          En ce qui concerne les valeurs immobilières, c’est la perspective de voir la valeur des actifs diminuer pendant encore plusieurs années. Les cycles dans l’immobilier sont beaucoup plus longs que les cycles pour les actions. D’où des dépréciations de 50% par rapport à leur actif net réévalué.

-          En ce qui concerne l’automobile et les équipementiers, ce sont les patrons de ces entreprises qui n’ont pas entendu les attentes des consommateurs. De plus la croissance du chômage leur retire encore de nouveaux clients sur ce marché.

-          Pour les holdings : Eurazéo, Wendel, Altamir, et Lagardère, c’est l’impossibilité de connaître les risques pris. Les diversifications d’activité ôtent toute lisibilité à des stratégies d’empilement de sociétés très diverses. Des achats intervenus à des prix trop élevés sont à l’origine d’importantes dettes. Ces dettes sont rapportées à des valeurs d’actif en diminution. Inéluctablement le ratio actif/endettement se dégrade dévoilant la mauvaise gestion de ces entreprises. La dégradation des covenants signés avec les banques les conduit à payer des intérêts de plus en plus élevés.

-          Le secteur de la publicité et des chaînes télévisées a payé un lourd tribut à la baisse et ne relèvera la tête qu’après une reprise. TF1, Canal, M6, Publicis et Havas auront du mal à remonter la pente.

-          L’endettement excessif pousse les entreprises à tomber dans le fossé. A cet égard la volonté de France Télécom d’absorber un opérateur scandinave aurait encore plus aggravé son endettement. La folie du niveau de prix d’acquisition serait alors apparue, comme en son temps l’endettement trop élevé, pour l’acquisition d’Orange.

-          La bourse doit donc tenir compte de l’ego des dirigeants qui pour croître ont toujours de bonnes explications. Jusqu’à la culbute finale qui oblige en ce moment le Baron Seillière à vendre les filiales de Wendel pour souscrire à l’augmentation de capital de Saint Gobain.

-          Les augmentations de capital organisent une importante dilution du bénéfice réalisé par titre. En cette occurrence les actionnaires sont invités à participer à  leur ruine future. Ils remettent des capitaux dans une affaire qui diminuera le bénéfice distribué à chaque action.

 

 

Guy Muller

 

 

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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 12:08

Spécial krach

février 2009

 

Lettre à ma fille

 

Aggravation de la crise bancaire

 

Hier, les banques ont à nouveau communiqué leurs désastreux résultats, pour le quatrième trimestre 2008. En France l’ancien secteur mutualiste paie une nouvelle fois son entrée dans l’univers capitaliste. Natixis a par exemple accumulé toutes les erreurs : subprimes, Madoff, prises de risques excessives. Elle entraîne dans sa débâcle les banques populaires et les caisses d’épargne. Pour améliorer la situation, l’état force une fusion entre ces champions des pertes, pour masquer ses erreurs. En effet au lieu de laisser des commissaires au comptes effectuer un travail de surveillance, l’Etat les a supprimés (par une loi de finances), en nommant ses hommes habiles à gérer une carrière, mais incompétents pour gérer des banques. La banque d’Ecosse a annoncé hier 27 milliards d’euros de pertes. Comme les banques américaines, ont vu une croissance des défaillances de 50% au dernier trimestre 2008, le panorama n’est guère réjouissant. Toute l’année 2009 sera marquée par de nouvelles mauvaises surprises de par une protection néfaste apportée par la norme IAS 39 qui offre la possibilité d’étaler les pertes sur plusieurs exercices.

http://boursitude.over-blog.com/article-27659386.html

 

Vous êtes nombreux à vous interroger sur le rôle des autorités de régulation et leurs pouvoirs dans la crise actuelle. L’affaire Madoff offre la possibilité aux juristes des journaux financiers de donner des conseils afin de permettre la récupération des fonds volatilisés.

 

Ailleurs l’herbe est plus verte !

Le libéralisme a donné des ailes à l’imagination financière. Le prochain danger qui nous attend est l’extension de l’Europe aux anciens pays de l’Est qui ont tout appris en finance des américains. Or ces pays qui n’ont pas intégré l’euro ni véritablement approuvé une Europe intégrée, ont bénéficié d’énormes investissements originaires de l’Europe de l’Ouest. La crise en cours aura d’importants effets néfastes sur les banques qui en 2009/2010 cumuleront les effets de la crise avec les décrochages monétaires de ces pays qui diminueront la valeur de leurs créances.

Ce qui est en cause c’est la possibilité offerte aux particuliers d’aller prendre des risques sur des marchés étrangers. Dans ces conditions la prise de risque a été maximale, car on expatrie ses capitaux pour les faire gérer depuis les Etats-Unis, dans divers paradis fiscaux. La complexité même de ces montages où le gestionnaire français place au Luxembourg des capitaux gérés dans des fonds communs étasuniens ne peut qu’inspirer la méfiance. Certaines victimes ne se plaindront même pas de la volatilisation de leurs économies blanchies à l’essoreuse.

La Poste a perdu 70 millions dans ses participations dans la banque  Lehman. C’est qu’elle était incapable d’offrir le rendement attendu par ses clients en France. De nombreux gestionnaires ont renoncé à gérer lorsque les comparaisons de performances étaient meilleures ailleurs. Les directions des banques n’ont que faire de bons gestionnaires nationaux si la comparaison leur est défavorable. Cette démission a d’énormes conséquences pour la France dont le taux d’épargne des ménages est élevé. Les placements off-shore améliorent une performance de court terme et non de long terme.

Ainsi les investissements réalisés aux Etats-Unis et en Grande Bretagne se sont tous avérés désastreux sur longue période. Les rapports de change très favorables à la zone euro s’ajoutent à la dépréciation des marchés mondiaux. On cumule alors -30 et – 40% de la dépréciation sur le change avec les – 60% de la régression des cours de bourse. Les paradis fiscaux sont en outre dérégulés et sans contrôle puisque c’est l’absence de contrôle qui intéresse les clients de ces officines.

 

Les autorités de régulations : L’AMF

L’autorité de régulation des marchés financiers est de création récente. Pour connaître ses attributions, ses pouvoirs il suffit d’aller sur le site de wikipedia, qui vous donnera toutes les informations utiles :

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Autorit%C3%A9_des_march%C3%A9s_financiers_(France)

http://www.amf-france.org/

 

L’AMF a succédé à plusieurs organismes dont la COB. En ce qui concerne les introductions de nouvelles valeurs ou de mise sur le marché d’entreprises dénationalisées, voire de création de nouveaux organismes de placement collectifs, elle émet un avis sur les documents diffusés dans le public. Cet avis est souvent négatif en ce qu’il comporte des avertissements tenant aux risques présentés par la société. A cet égard ces avis sont de bon sens et plutôt mal suivis par les acquéreurs de titres.

Ils sont du type « société présente sur une nouveau marché, absence de bénéfice, risque de change ». Le cas le plus emblématique est celui d’EDF où en dehors d’un avertissement placé en tête de la brochure, près de 15 pages mentionnaient de nombreux risques liés au nucléaire : durée de vie des centrales, recyclage des déchets, sites et dépôts, risques pris sur des marchés étrangers, présence de l’autorité de sûreté nucléaire, risques présentés par l’uniformité des centrales. L’attention du public était attirée sur des générations de centrales de même conception ce qui conduit à devoir opérer des investissements sur l’ensemble des centrales de même type en cas de découvertes d’imperfection ou de risques nouveaux. Le prix excessif d’achat de centrales à l’étranger était aussi noté (en fait le prix était devenu élevé de par la variation des parités de change (Brésil, Argentine ?). Nous avons appris depuis que le contrôle de la radioactivité est réalisé par une filiale dépendant d’EDF et que les mesures effectuées ne reflètent pas la réalité de la diffusion de radioactivité autour des centrales ou des collecteurs se déversant en mer ou dans les fleuves.

La Cour de Comptes a eu aussi l’occasion de tancer EDF sur l’insuffisance des provisions mises en œuvre pour entretenir les sites où les déchets nucléaires sont enfouis. En fait ces sites doivent durer des centaines d’années sans que leur coût d’entretien soit prévu.

 

Dans ces divers cas, j’estime que la COB hier et l’AMF font bien leur travail. Tellement bien, que si vous demandez le document d’introduction d’une valeur ou d’un OPCVM, la banque vous le communiquera rarement ! Mais il suffit d’aller chercher l’information sur Internet soit sur le site de l’AMF, soit sur le site d’Euronext.

En ce qui concerne le contrôle des banques les investisseurs savent bien que chaque banque a créé de nouveaux compartiments à côté des dépôts de fonds des particuliers. Une banque prendra des risques avec un secteur de financement international, des prises de participations dans des entreprises, des compartiments d’émission de warrants et autres outils spéculatifs. Et là on parlera de risque de gestion qui est sous la responsabilité des organes dirigeants de chaque banque. La mauvaise gestion n’est pas contrôlée : c’est le marché qui évalue chaque institution en fonction des bénéfices réalisés et distribués. La véritable sanction d’une mauvaise gestion s’affirme par le renvoi des dirigeants fautifs.

 

Vers une autorité de contrôle Internationale ?

Les dérives qui sont à l’origine de la crise actuelle forceront les autorités à réagir. En tout premier lieu il faudra contrôler mieux ou supprimer tous les paradis fiscaux. Comme chaque pays possède un paradis fiscal différent proche de ses frontières il faudra agir contre ces concurrences déloyales. Mais ce sera d’autant plus difficile si cet Etat est reconnu au plan international. C’est ainsi que Monaco est une création fictive de la France pour le profit de ses nationaux. Monaco a acquis une influence grâce à des extensions territoriales accordées par la France. C’est ainsi que la télévision, la radio, les télécommunications de Monaco bénéficient de privilèges exorbitants accordés par la France. En effet tous les émetteurs de cette entité sont situés en territoire français. Ils incommodent d’ailleurs nombre de riverains excédés par de multiples abandons de souveraineté territoriale accordés par la France. La France impose diverses servitudes à ses nationaux destinées à faciliter les émissions hertziennes au profit d’un état étranger. Lorsque l’on voit les mobilisations qui rassemblent des riverains contre des antennes destinées au téléphone mobile on peut s’étonner de l’absence de mobilisation vis-à-vis des antennes monégasques. Or elles concentrent beaucoup plus de risques de par la puissance des émetteurs de téléphonie mobile, de radios et de télévision qui couvrent une large partie de l’Italie du Nord et du Sud de la France. La société Vivendi a rapidement compris l’ensemble des risques pris en vendant rapidement sa participation dans Monaco Télécom. Monaco est coincée entre la mer et la montagne. Elle peut s’étendre vers la mer sans aucune limite. En ce qui concerne le sol, elle ne peut pas s’étendre, y compris par rachat de terrains. La propriété d’un terrain limitrophe n’est pas extensif de souveraineté selon le droit international. C’est ainsi que si la Jordanie et l’Arabie Saoudite ont échangé des territoires limitrophes, un traité international a enregistré cette transaction. La France dispose donc d’instruments coercitifs pour obtenir un contrôle accru des institutions financières présentes à Monaco.

 

Nemo auditur propriam turpitudinem…

Il est possible de lutter contre la fraude fiscale. Chaque gouvernement peut contraindre ses nationaux. La volonté prouvée de vouloir échapper au fisc est fautive. Je citerai cet exemple :

Le fisc américain vient d’obliger la banque suisse UBS à fermer les comptes ouverts en dehors des Etats-Unis pour les résidents américains. Les clients qui voudront récupérer leur argent vont devoir se manifester.

Les problèmes n'en finissent plus pour UBS qui, après avoir pris des risques financiers insensés qui lui ont coûté une fortune lors de la crise du subprime, voit le fisc américain lui faire boire le calice dans une vaste affaire de fraude fiscale portant sur 18 milliards de dollars de revenus non déclarés aux Etats-Unis, soit une perte de recettes fiscales estimée à 300 millions de dollars par an.

La filiale d'UBS destinée à aider les riches Américains à contourner le fisc avait déjà annoncé, en juillet 2008, qu'elle arrêtait d'ouvrir de nouveaux comptes offshore (en dehors des Etats-Unis). Ensuite, à la fin 2008, sous la pression du fisc américain, la banque suisse avait commencé à révéler les noms de ses clients. On apprend maintenant que les 19 000 comptes offshore ouverts à des résidents américains sont en train d'être fermés.

La banque propose à ses anciens clients de leur rendre leur argent : soit en leur envoyant un chèque, soit en le transférant sur le compte d'une autre banque aux Etats-Unis ou à l'étranger. Ceux qui encaissent le chèque apporteront la preuve au fisc de leur comportement délictueux, ceux qui décident ne pas l'encaisser perdront tout. Ceux qui veulent le transférer sur un autre compte dans une banque étrangère doivent le déclarer au fisc américain, apportant eux aussi la preuve de leur fraude.

 

Quid des épargnants non fautifs ?

Ils devraient bénéficier de l’aide de l’Etat pour avoir acquitté normalement leurs impôts. Toutefois, jusqu’à ce jour tous les gouvernements ont refusé l’instauration d’une class-action, car les voleurs peuvent financer nos éminences grises. C’est ainsi que les rétro-commissions permettent de financer les politiques à partir des paradis fiscaux. Lorsque les politiques sont les amis de Monsieur Messier, l’épargnant doit compter sur les juges américains, pour obtenir sa condamnation et non sur les juges français. La future mainmise de l’Etat sur l’instruction poursuit cet objectif de supprimer l’essentiel du contentieux des affaires économiques. Seule la durée et l’étendue de la crise actuelle offrira la possibilité de montrer que si d’autres pays agissent fermement, nous devrions suivre leur exemple au lieu de nous en éloigner.

 

Guy Muller

 

 

 

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26 janvier 2008 6 26 /01 /janvier /2008 11:22
La Bourse expliquée à ma fille
janvier 2008
 
A l’occasion de chaque crise boursière, les explications ne manquent pas, pour expliquer la baisse des marchés. On peut même dire, que plus la crise progresse et plus nombreuses apparaissent les démonstrations que nous aurions aimées entendre avant cette baisse ou ce crash.
Personne ne dit que les branches ne montent pas jusqu’au ciel et qu’après un triplement des cours depuis 2001, le rythme de la hausse ne pouvait que ralentir ! Si un seul type de placement pouvait assurer la richesse nous le saurions depuis longtemps. Nos professeurs économistes et les plus grands théoriciens meurent sans atteindre la richesse. Il en va de même des nombreux conseils financiers des banques qui vous conseillent les valeurs issues des listes de leurs bureaux d’analyse.
A la fin de la guerre deux généraux se disputaient les lauriers de la victoire. Alors que le Général Giraud ne tarissait pas des descriptions de ses nombreuses évasions des prisons nazies en les embellissant, il énervait énormément le Général De Gaulle. Excédé, celui-ci lui demanda d’expliquer comment après tant d’astuces déployées pour s’évader, il avait pu se faire prendre aussi souvent !
 
 
La Neuillycratie à l’oeuvre
La semaine écoulée a placé plusieurs personnes au centre de l’actualité. Le seul point commun entre elles est d’être des citoyens de la ville de Neuilly. Bien que le Monde 2 traite ce jour des HLM de Neuilly, de leur spécificité : pied à terre de riches possédant des résidences secondaires, description des belles voitures logées sous les HLM, mon propos ne s’attachera pas à dénoncer ce qui est devenu une coutume démocratique : la récompense d’une clientèle.
 
Monsieur Attali, vient de rédiger un important rapport, après avoir longtemps conseillé Mitterrand et plus de 20 chefs d’Etat. Habitué à côtoyer les grands de ce monde il compte cependant quelques atterrissages ratés dans le secteur économique. Il aurait conseillé le patron de Vivendi dans l’achat d’une société de mobiles polonaise. Cette bonne affaire est devenue une débâcle. Directeur d’une très grande banque, il était surtout soucieux d’améliorer l’entrée du hall de sa banque avec du marbre de Carrare, plus que d’en regarder les comptes.
Toutefois, ses mésaventures n’enlèvent rien au mérite d’un grand brasseur d’idées. Il a bien dû écrire 30 livres, peu économe de son temps, son esprit est toujours en alerte. Excellent conteur il charme tous ses auditoires prêts à acquitter des sommes astronomiques pour la moindre de ses prestations. Habitant à Neuilly, il a peu de distance à parcourir pour rencontrer ses bons élèves. Il est devenu le Socrate des grands comme des petits. Mais à quoi bon poursuivre plus avant, d’autres l’ont traduit en procès, dont vous trouverez le lien ci-après :
 
 
Monsieur Jérôme Kerviel autre homme de la semaine.
Il a pu transmuer 4,9 milliards d’euros en rien du tout. Cet antéchrist a été capable de rendre au néant ce qui vient du néant. La bulle spéculative qui s’est largement développée avec de nombreux outils a oublié le monde réel et sa croissance riquiqui, pour offrir des progressions faramineuses des profits. Sa performance entrera dans le livre des records de la fumisterie financière. Il a pensé tout seul que les marchés devaient monter (au contraire de l’auteur de ces lignes) et pris des positions bien supérieures au capital de sa banque 40 ou 50 milliards d’euros se sont traduits par une perte de 10%. La société générale a donc débouclé ses positions d’urgence lundi dernier. Mais une autre institution financière « Richelieu Finances » a vendu nombre de lignes le même jour. Cette institution au bout du rouleau s’est adossée à une banque pour résister à la tempête.
Qui a parlé de cette deuxième affaire ?

 
De nombreux journalistes traquent désormais l’auteur de la plus grande arnaque connue, désormais invisible à son domicile de Neuilly. Les conséquences de cette affaire sont graves pour la Société Générale dont les comptes ont la noirceur de son logo, sans que le rouge de la honte ne monte aux joues de son directeur. Une recapitalisation d’urgence est programmée à hauteur de 5,5 milliards à un cours de 60 euros. En 2007 la Générale avait côté 160 euros !!
Un tel préjudice mettra longtemps à être réparé s’agissant d’une banque mondiale spécialiste des instruments de marché sophistiqués dont elle est désormais devenue la victime.
 
Neuilly l’univers en forme de bulle
Si les habitants de Neuilly se contentaient de vivre entre eux le mal serait bénin. L’ennui c’est qu’ils projettent leur univers factice à la face du pays voire du monde. Ils peuvent se reproduire et donc trouver des relais de pensée à Saint Trop, Villefranche sur mer, Beaulieu, Cap Ferrat.
Leurs idées essaiment vite. Après l’annonce par la presse et la radio des mésaventures de la Générale j’ai entendu sur France Inter. « Que penser d’une arnaque menée par un « petit trader » qui gagne seulement 100 000 euros par an ». Dans cet univers 8 000 euros mensuels c’est peu ! Pourtant bien des cadres seraient heureux de gagner cette somme ! Ceux qui vivent dans cette bulle ignorent que les cadres supérieurs sont loin de les percevoir.
En vivant dans une bulle on vit sur une autre planète. Le concret, le matériel, c’est très loin. Pour le matériel, il y a le personnel de maison, la voiture qui évite les transports en commun, les relations mondaines qui s’établissent au plan international. Neuilly c’est l’évitement, l’éloignement permanent vis-à-vis du peuple.
Un projet par jour, une vie où les atterrissages manqués n’empêchent nullement des rebonds, une vie de conteurs et non de compteurs.
 
Le menu fretin de leurs nombreuses victimes alimente une chronique permanente et mensuelle de prédateurs dénoncés dans notre chronique du radeau de la méduse. Chronique qui ne manquera malheureusement jamais de matière, tant les gogos sont nombreux et se reproduisent, pour le plus grand profit de ceux qui les tondent.
 
 
Guy Muller
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14 juin 2007 4 14 /06 /juin /2007 19:00

La Bourse expliquée à ma fille juin 2007

Taux d’intérêt et actions

La BCE a entraîné une brutale correction du marché la semaine dernière en augmentant à nouveau les taux d’intérêt. Cette annonce à entraîné une baisse le même jour, le marché a brutalement corrigé avec une baisse de 1,66%, suivie de plusieurs autres baisses de l’ordre de 5%.

En 18 mois, les taux d’intérêt ont progressé de 2 à 4% et une nouvelle hausse de 0,5% est attendue d’ici à la fin de l’année. Comme il s’agit de taux directeurs, les taux réels leurs sont supérieurs de 0,6% en moyenne. Les emprunts d’état ont coté 4,65% mardi dernier.

Aux Etats-Unis le taux des emprunts d’Etat est de 5.25% mais avec une croissance économique nettement supérieure à celle de l’Europe.

Les nouveaux taux sont mortels pour la croissance

On peut regretter que la BCE n’aie pas attendu de connaître les conséquences des précédentes hausses de taux avant de se prononcer pour une nouvelle hausse. En effet en France les conséquences ont été une régression de la croissance de 0,8% en avril, ce qui limitera la croissance annuelle à 2%. La BCE a validé ses choix par une crainte de l’inflation alors que la hausse des prix connue en avril (sur un an) était de 1,1% en France et de 1,9% pour la zone euro.

Deux autres conséquences sont dommageables :

 -          le marché des actions sera durement concurrencé avec un taux d’intérêt de 5% en fin d’année. Ce niveau est nettement dissuasif et a toujours entraîné des arbitrages d’actions contre des obligations.

 -          L’effet de pincement des marges s’avère colossal surtout pour le marché immobilier.

Lorsque les taux sont bas, les entreprises bénéficient d’un effet de levier dès lors que leurs marges sont comprises entre un taux de rendement de 6,5% et que l’accès à des crédits de l’ordre de 3,5 % leur donne un effet de levier. Cet effet de levier pousse les entreprises à s’endetter afin de bénéficier de la différence entre le taux d’accès au crédit et le rendement des capitaux investis. Au fur et à mesure de la hausse des taux d’intérêt par la BCE, l’investissement devient plus hasardeux ! Malheureusement toutes les entreprises n’ont pas une marge de 6% ! Si en plus elles font de mauvaises affaires (cas des sous-traitants de l’automobile, voire des constructeurs eux-mêmes confrontés à une concurrence effrénée et qui ont du mal à dépasser les 3 à 4% de marge nette), il vaut mieux fermer des sites de production ou vendre bâtiments et usines pour refaire du cash. A ce niveau on le comprend bien, l’entreprise doit désinvestir pour ne pas se trouver « étranglée » par la montée des taux.

Mais un autre secteur est encore plus concerné par l’augmentation des taux d’intérêt, c’est celui de l’immobilier. A 5% on n’engage plus de programmes de construction c’est ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis.

Les nouveaux taux sont encore plus mortels pour l’immobilier

L’investissement immobilier est déjà fragile puisqu’il s’agit du secteur où se réfugient les investisseurs les plus prudents. La nécessité d’avoir un toit et donc de ne point avoir de loyer à payer est extrêmement incitative pour les particuliers qui épargnent. Mieux, l’immobilier c’est une retraite différée et améliorée, au terme d’une vie de travail. Après plusieurs années de hausse des prix, les investisseurs individuels oublient progressivement toute mesure, alors que l’immobilier connaît des cycles comme tous les autres actifs. Le tableau ci après montre que les valeurs immobilières viennent de rétrograder très rapidement à l’aune de la sévère baisse de leurs bénéfices à venir. Ces sociétés sont investies dans des marchés où la marge est de l’ordre de 6,5%, depuis qu’elles ont complètement abandonné l’immobilier locatif qui rapporte moins (5%). Entre un accès au crédit de 3% et une marge de 6,5% l’effet de levier est de 3%. Par les hausses des taux de la BCE le taux d’accès au crédit est de 4,6 % actuellement et tendra vers les 5,20 % en fin d’année. Il s’ensuit un véritable effondrement des marges sur emprunt qui passent à 1,9% et 1,3%. A ce niveau, il ne faut pas faire la moindre erreur sur l’emplacement choisi, sur les aléas de construction et sur la présence au final d’acquéreurs ou de loueurs.

Or la hausse des taux d’intérêt affectant l’ensemble  des acteurs de l’économie, elle fragilise simultanément l’ensemble des investisseurs, qui comprennent que l’absence de tout risque rend les emprunts d’Etat plus avantageux.

 

Valeurs immobilières

 

 

Cours le plus élevé

 

 

Cours actuel   

 

 

Différence

 

 

Foncière des Régions

 

 

164.9

 

 

114

 

 

- 31 %

 

 

Klépierre

 

 

164.7

 

 

131

 

 

- 22 %

 

 

Silic

 

 

151

 

 

121

 

 

- 20  %

 

 

Unibail

 

 

241.5

 

 

201

 

 

- 16,7%

 

 

Gécina*

 

 

150.5

 

 

131

 

 

- 13 %

 

 

           *Gécina est soumise à une garantie de cours

Il sera bon de suivre dans les prochains mois l’évolution des cours des valeurs immobilières qui après avoir décoté de 40% en bas de cycle, ont été surcotées de 40% ces derniers mois. Il arrive qu’en bourse certains secteurs soient des précurseurs de l’allure ultérieure de la bourse. Ce phénomène récent est à suivre de près pour cette raison

 

Guy Muller

 

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29 janvier 2007 1 29 /01 /janvier /2007 21:23

La bourse expliquée

 

Le Consensus

 

C’est l’appréciation portée par les spécialistes du marché des actions sur le devenir d’un secteur ou d’une valeur. Le consensus est donné sur Boursorama par valeur sur la base des estimations des bénéfices passés, actuels et futurs. Ce consensus montre que les analystes sont plus sérieux ou moins ambitieux que le public car le public donne toujours des objectifs plus élevés que ceux des analystes.

 

Un consensus toutefois peut varier du jour au lendemain pour une valeur. Ainsi le JDF et Investir conseillent tous deux Safran à l’achat à 21 euros (un PER de 18) et conseillent la vente de FTE entre 16 et 17 euros. Plusieurs mois après ces diagnostics s’avèrent faux et inversés : Safran est à 18 et FTE à 21. Toutefois si vous êtes clients d’Oddo vous êtes parfaitement informés des variations qui proviennent de leurs analyses et qui sont repris par la presse financière quelques semaines plus tard.

 

Dans l’analyse sectorielle les analystes ont aussi commis d’importantes erreurs sur la pharmacie car ils ont sous-estimé le coût des pertes de brevet et les difficultés rencontrées pour l’agrément de leurs médicaments. Il peut s’y ajouter le refus de remboursement d’un médicament par la sécurité sociale ce qui est arrivé à l’Acomplia de Sanofi en Allemagne. Ajoutons y des procès pour duplication non autorisée et la boucle est bouclée !

 

Le consensus pour un secteur économique varie avec le temps. Un secteur va s’apprécier considérablement : hier les nouvelles technologies, étaient surpayées avec des PER supérieurs à 30, aujourd’hui c’est l’immobilier qui a la cote de faveur.

 

 

Le Price earning

 

C’est le ratio qui permet de comparer les actions dans le même secteur et de repérer les futures vedettes. Il résulte de la division du cours coté par le bénéfice annuel. Il indique la durée de récupération de son capital : à 10 il faut dix ans, à 30 il faut trente ans. Le meilleur niveau pour investir est compris entre 8 et 11. Ceux qui acceptent de payer très cher certaines valeurs : L’Oréal, Essilor, Air Liquide, ne sont toutefois pas des fous. Ils ont choisi des valeurs de croissance qui leur assurent une certaine tranquillité. La cherté est donc une garantie aux yeux de certains qui arbitrent un risque moindre en payant le prix de cette assurance. Le seul problème c’est que même de belles valeurs peuvent voir leur statut contesté et chahuté: Vivendi, Suez, Carrefour ont connu sommets et atterrissages sans douceur.

 

Après quatre années de hausse il devient difficile d’acheter des actions à bas prix. Les valeurs moyennes notamment affichent des PER supérieurs à bien des valeurs de premier plan qui ont prouvé leur résistance sur la durée. Le tableau des valeurs du SRD qui figure en annexe prouve que les valeurs ayant le plus faible PER sont celles qui ont le plus progressé sur un, deux ou trois mois. Les valeurs qui ont les PER les plus élevés sont les valeurs qui ont le moins progressé à l’exception de Klépierre dont l’évolution reste un mystère avec une capitalisation de 80% supérieure à la valeur de son actif immobilier. Même une progression de l’ANR au 31 décembre montrera la  surévaluation de Klépierre. Toutefois toutes les valeurs immobilières surcotent : Affine qui était la seule à sous-coter, surcote désormais (voir le tableau des surcotes).

 

 

Quand faut il vendre ?

 

Beaucoup d’actionnaires vendent après une progression modérée ou forte du cours. Mais un tel comportement s’avère souvent catastrophique. Ils ne suivent plus la progression du cours et deviennent de piètres partenaires des sociétés dont ils sont actionnaires. Nombre de titres voient leur cours tripler sur trois années et en sortir trop tôt revient à couper ses gains. Kaufman, Labeyrie, Dior, Suez, Affine ont triplé. Il faut suivre le parallélisme entre la progression du cours et la progression du bénéfice, mais si l’on est entré dans une société avec un PER bas, la progression manifeste un rattrapage par rapport aux sociétés similaires ou une meilleure appréciation d’un secteur. En revanche, si vous constatez que Kaufman acquise à 14 euros est parvenue à 45 euros, rien ne vous empêche d’arbitrer cette valeur contre l’achat de Nexity, si Nexity est moins chère et/ou (rapporte+) ; l’ensemble du secteur bancaire ou des assurances se prêtent bien à ces arbitrages qui permettent d’anticiper les concentrations éventuelles.

 

 

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29 janvier 2007 1 29 /01 /janvier /2007 06:58

Comment choisir une valeur ?

Vous êtes plusieurs à m'avoir interrogé sur un investissement conseillé par la presse financière. Sachez que cette presse est alimentée par les études des analystes qui sont sa principale source d'information. Tout le problème est de savoir si les analystes sont indépendants vis à vis des sociétés. La presse financière dépend aussi beaucoup de la publicité des sociétés ce qui peut compromettre son indépendance. On le voit lors de certaines campagnes publicitaires visant à vous engager à acheter les 250 sociétés du secteur des nouvelles techniques de télécommunication qui ont sombré ces dernières années.

Ce site est entièrement dédié à l'investissement de moyen terme et non de court terme. Aussi il convvient d'utiliser l'analyse fondamentale pour déterminer si une valeur est chère ou bon marché. C'est la raison pour laquelle j'ai créé un ascenseur des ratios il y a très longtemps qui vous était envoyé pa mail. Il avait valeur d'avertissement pour attirer l'attention sur des valeurs chères ou bon marché.

 

Une grille de sélection

Tout achat suppose une modélisation de ratios connus. Il faut prendre en compte les critères intellectuels qui sont à la source d’une décision. Une société représente un poids économique, un rythme de profits, un ratio entre le chiffre d’affaires et la capitalisation boursière, une distribution des profits et des perspectives telles que prédateur ou proie. St Micro est une valeur qui vaut 2 fois son chiffre d’affaires, qui n’a jamais distribué de dividende et qui doit vendre une partie de ses activités mémoires Flash (par mauvaise gestion-ou confrontation avec l’Inde au dessus de ses moyens). Sa position de sous traitant lui fait connaître d’importantes fluctuations de cours comme sa jumelle Dane elec.

 

 

Atos présente un autre profil avec un PER plus faible, un chiffre d’affaires qui est le double de la capitalisation boursière (les transactions se font dans ce secteur à 1/1.2 le CA). Une possibilité d’OPA. Seul le dividende pose problème. Tout de même 7 points d’écart avec ST.

 Open est une société beaucoup plus petite qui opère dans le même secteur. Moitié moins chère qu’Atos, elle a une capitalisation boursière égale au quart du chiffre d’affaires, un dividende qui progressera chaque année, une possibilité d’être rachetée mais aussi de pouvoir croître par rachats (elle dispose de 2500 personnes).

 

 

 

 

PER 08

 

 

 

 

VE/CAP

 

 

 

 

Rendement 07

 

 

 

 

OPA

 

 

 

 

Conclusion

 

 

 

 

ST Micro

 

 

 

 

21

 

 

 

 

9.4/17.7 (millions)

 

 

 

 

0.6

 

 

 

 

Non/ST

 

 

 

 

4 points négatifs

 

 

 

 

Atos

 

 

 

 

16.5

 

 

 

 

6/3 (millions)

 

 

 

 

Zéro

 

 

 

 

Oui

 

 

 

 

3 points positifs

 

 

 

 

Groupe Open

 

 

 

 

  8

 

 

 

 

600/155

 

 

 

 

2.5

 

 

 

 

Oui

 

 

 

 

4 points positifs

 

 

 

 

Cegid...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Évolution de ce compartiment dans le cycle économique

Les SII sont très liées au cycle et très concernées par les délocalisations. Il en résulte une fragilité en cas de récession car elles sont toutes frappées en même temps. De ce fait elles deviennent des proies pour des sociétés étrangères plus performantes. Leurs résultats baissent beaucoup plus vite que pour les autres sociétés car elles ont une inertie au plan des personnels. Les déficits se creusent rapidement lorsque les entreprises réduisent leurs dépenses.

 Comme nous aurons du mal à atteindre 2% de croissance en 2006, les SII devront continuer à réduire leurs coûts, par des opérations de concentration ou des implantations à l’étranger. Notre croissance molle a de redoutables conséquences sur les budgets affectés aux SII. Comme pour le renouvellement des véhicules on peut toujours retarder l’investissement.

En conclusion Atos est un bon choix au plan des ratios. ST n’appartient pas à cette catégorie.

 GM

 

 

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