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Douloureuses révélations pour Société Générale.
Alors qu'il y a moins d'un an, la banque aurait pu saisir l'opportunité de sortir par la grande porte dans le cadre d'un mariage européen entre égaux, avec un acteur de premier plan comme UniCredit, elle est aujourd'hui acculée à gérer une crise majeure, provoquée par une fraude massive orchestrée par l'un de ses opérateurs.
Les actionnaires du groupe présidé par Daniel Bouton vont certainement regretter que ce dernier n'ait pas saisi l'occasion de participer à la consolidation du secteur bancaire en Europe en mai dernier, quand son cours de Bourse touchait un plus haut historique de 162 euros.
A 15h19 jeudi, le titre abandonnait 6,2%, à 74,13 euros, et cumulait une perte de 54% par rapport à son plus haut. La valeur comptable des fonds propres de la banque est estimée à 56 euros par action.
La banque n'était pas en mesure de donner de prévision sur l'évolution du bénéfice par action en 2008 et 2009. Et pour cause puisqu’elle ne connaît pas les nouvelles défaillances du crédit hypothécaire américain qui seront annoncées toute l’année 2008 !
Avec une perte nette cumulée de près de 7 milliards d'euros annoncée, l'activité de banque de financement et d'investissement de Société Générale efface quatre années de profit.
Richelieu Finances a trop de demandes de retraits
Lundi noir pour les valeurs moyennes à la Bourse de Paris. Les investisseurs sont pris de panique et il faudra attendre les premières publications de résultats annuels et de prévisions pour 2008 pour voir si une inversion de tendance peut se produire.
En attendant, selon des gérants, les valeurs petites et moyennes souffrent des difficultés de Richelieu Finance, l'un des principaux gestionnaires indépendants de la place de Paris, qui pourrait annoncer très prochainement son adossement à un acteur majeur de la gestion d'actifs en Europe.
Selon Le Figaro, face à la baisse des indices, la société de gestion serait contrainte de couper ses positions pour répondre aux retraits de fonds de ses clients. Le fait qu'un acteur de premier plan de la gestion actions à Paris soit contraint de vendre des titres, y compris de bonne qualité, ne fait qu'amplifier la volatilité des cours de Bourse.
Lundi, les sociétés cotées que Richelieu a déclaré détenir en portefeuille reculent fortement, à l'instar de Club Méditerranée, Cegid, Guyenne & Gascogne, Renault TP ou Elf Aquitaine.
Après les dépréciations massives passées par les grandes banques américaines en raison de la crise du subprime, les craintes relatives aux difficultés des rehausseurs de crédit américains semblent avoir eu raison ces derniers jours de l'optimisme des investisseurs, qui ne croient plus à un rebond des résultats cette année. Comme le note CPR Asset Management, "l'incertitude demeure sur l'ampleur des dommages causés à l'économie 'réelle'".
La correction des valeurs petites et moyennes a commencé au second semestre 2007. Trois facteurs expliquent ce mouvement de baisse : une prime de valorisation par rapport aux grandes capitalisations boursières, une plus grande cyclicité des résultats et une moindre liquidité. A cela s'ajoute un changement d'allocation des portefeuilles des gestionnaires d'actifs institutionnels, qui privilégient désormais les titres des grandes capitalisations boursières.
Dans ce contexte, tant que les résultats des entreprises n'auront pas été publiés, et qu'un début de clarification n'aura pas été fait sur l'ampleur de la crise financière actuelle, la cotation des valeurs petites et moyennes risque de demeurer volatile.
-Jocelyn Jovène, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 40;