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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 16:42

Spécial krach

mars 2009

 

Lettre à ma fille

 

Les leçons d’une crise

Cette crise est l’une des plus longues que nous ayons connu depuis 1929. La sortie apparaît encore lointaine pour ceux qui commencent seulement à en connaître les effets ce qui est le cas pour l’Europe. Cette semaine nous avons appris un doublement du rythme de la récession qui passe de 1,5% à 2,9%. Les estimations de Madame Lagarde qui sont désormais beaucoup plus élevées ne peuvent que pousser l’exaspération sociale. L’armée de chômeurs en cours de constitution accentuera la baisse de tonus de l’économie. Bref l’année 2009 est perdue : les dividendes distribués en 2010 marqueront une nouvelle diminution.

 

Le chèque d’AIG donné à la Société Générale d’un  montant de 13 milliards, renforce encore les doutes sur la solidité des banques. La Société Générale n’a pas tout dit sur ce degré de risque complètement masqué au bilan 2009.

 

L’année 2009 sera très mauvaise pour les résultats des entreprises du fait d’une progression de la récession. Quels enseignements pouvons nous tirer de cette crise ?

 

-          Tout d’abord on ne place en bourse que les sommes dont la disponibilité n’est pas mobilisable. En l’occurrence il vaut mieux être liquide plutôt que vouloir placer à tout prix. Le minimum d’encaisse et de pseudos liquidités toujours conseillé doit être de 2 à 3 ans.

-          Lorsque l’on gagne beaucoup, il faut réaliser des plus-values, ce que la pépinière a montré dans le temps. Tout ce qui a été vendu vaut aujourd’hui entre le tiers et 20% du prix de vente : Dexia, ING, Affine, Nexity.

            http://boursitude.over-blog.com/article-25790286.html

           

-          Les placements doivent être diversifiés et comporter un minimum de 10 à 15 valeurs,

-          Le salarié qui détient des actions au titre de l’intéressement ou de la participation doit éviter que son bulletin de salaire ne soit lié à la pérennité de son entreprise, car en cas de faillite, il perdra sur les deux tableaux.

-          La diversification patrimoniale est un autre élément indispensable : l’épargne retraite et le logement sont des moyens complémentaires, pour pouvoir affronter les temps de crise.

-          Les valeurs mobilières ne sont pas que les investissements en actions, il y a une place pour les obligations et les obligations convertibles.

 

  Nouvelle diminution des secteurs sans risque

 

Maintenant, il s’agit de comprendre pourquoi des actions estimées solides, peuvent perdre 80 à 90% de leur valeur.

-          En ce qui concerne les banques, leurs actionnaires sont ruinés ou en voie de l’être. C’est l’énormité des risques pris qui les entraîne vers le bas. Or on ne peut connaître le terme des futures pertes à découvrir. Certaines assurances sont dans la même situation, comme AIG l’a prouvé il y a une quinzaine de jours, avec 98 milliards de pertes sur une année.

-          En ce qui concerne les valeurs immobilières, c’est la perspective de voir la valeur des actifs diminuer pendant encore plusieurs années. Les cycles dans l’immobilier sont beaucoup plus longs que les cycles pour les actions. D’où des dépréciations de 50% par rapport à leur actif net réévalué.

-          En ce qui concerne l’automobile et les équipementiers, ce sont les patrons de ces entreprises qui n’ont pas entendu les attentes des consommateurs. De plus la croissance du chômage leur retire encore de nouveaux clients sur ce marché.

-          Pour les holdings : Eurazéo, Wendel, Altamir, et Lagardère, c’est l’impossibilité de connaître les risques pris. Les diversifications d’activité ôtent toute lisibilité à des stratégies d’empilement de sociétés très diverses. Des achats intervenus à des prix trop élevés sont à l’origine d’importantes dettes. Ces dettes sont rapportées à des valeurs d’actif en diminution. Inéluctablement le ratio actif/endettement se dégrade dévoilant la mauvaise gestion de ces entreprises. La dégradation des covenants signés avec les banques les conduit à payer des intérêts de plus en plus élevés.

-          Le secteur de la publicité et des chaînes télévisées a payé un lourd tribut à la baisse et ne relèvera la tête qu’après une reprise. TF1, Canal, M6, Publicis et Havas auront du mal à remonter la pente.

-          L’endettement excessif pousse les entreprises à tomber dans le fossé. A cet égard la volonté de France Télécom d’absorber un opérateur scandinave aurait encore plus aggravé son endettement. La folie du niveau de prix d’acquisition serait alors apparue, comme en son temps l’endettement trop élevé, pour l’acquisition d’Orange.

-          La bourse doit donc tenir compte de l’ego des dirigeants qui pour croître ont toujours de bonnes explications. Jusqu’à la culbute finale qui oblige en ce moment le Baron Seillière à vendre les filiales de Wendel pour souscrire à l’augmentation de capital de Saint Gobain.

-          Les augmentations de capital organisent une importante dilution du bénéfice réalisé par titre. En cette occurrence les actionnaires sont invités à participer à  leur ruine future. Ils remettent des capitaux dans une affaire qui diminuera le bénéfice distribué à chaque action.

 

 

Guy Muller

 

 

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