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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 10:06

La bourse en mars

 

Une nouvelle étape de hausse a fait progresser l’indice à près de 3600, venant de 2800, selon un rythme très rapide. Une réaction est en cours qui pourrait rejoindre les 3300. Toutefois, le marché est accroché à la hausse pour l’année 2012, car de nombreuses valeurs étaient tombées très bas.

En fait il y a deux marchés : celui des belles valeurs toujours chères grâce à leur statut protecteur : Air Liquide, Oréal, Essilor, Sodexo, LVMH, Danone, avec des PER de l’ordre de 18 à 20. Puis il y a les valeurs décotées, très en dessous de leur valeur réelle : Alstom, Rallye, Total, Axa, Safran…

Il y a aussi les victimes de la crise qui dépendent trop d’évènements extérieurs dommageables : EDF, GDF-Suez, Banques, automobile, télécoms. Dans ce dernier cas, la venue de Free a accentué les pertes de valeur de Bouygues, Vivendi et France Telecom. On le voit, la bourse est sujette aux conséquences de mesures de dérèglementations qui ont fait leurs preuves dans le passé. La suppression de la loi Scellier a des conséquences tellement importantes (Kaufman-Nexity) que la construction est devenue un thème électoral porteur.

 

La fiscalité de plus en plus envahissante est venue s’inviter parmi les risques des investisseurs. Non qu’il ne faille rien faire en ce domaine, mais que les incertitudes causées par des modifications permanentes rendent l’horizon de plus en plus incertain. Je conseille la lecture d’une note d’Henri Sterdyniak de l’OFCE comparant les revenus du capital et du travail : note de l’OFCE

 

Les actionnaires ont globalement perdu la moitié de leur investissement en 10 ans, beaucoup plus pour les souscripteurs des actifs dénationalisés. C’est ainsi qu’EDF et Areva ont subi les conséquences du désamour intervenu en matière nucléaire…

Mais nous ne sommes pas au bout du chemin des pertes de valeur. Le temps passe tellement vite, que le passif de la Grèce a été absorbé par les investisseurs privés, pour plus de 100 milliards d’euros. La perte enregistrée par les investisseurs a été de 74% !!Les engagements du FESF et du MES sont couverts à 21% par une caution française. Or on ne connait pas les montants des dettes souveraines achetées au dessous du nominal pour le Portugal, l’Espagne et l’Italie. Les engagements pris vis-à-vis de Dexia par la France seraient de 79 milliards d’euros. Dans tous ces exemples, il faudra couvrir les pertes, en assumer l’amortissement intégral. Toutes ces pertes diminuent d’autant la valeur des banques, des assureurs. Mais les engagements des Etats concernent eux les contribuables, bien au-delà des dettes des Etats. Il s’agit d’engagements hors bilan dont l’apparition est certaine bien qu’étalée dans le temps.

 

Ne boudons pas la hausse de la bourse intervenue ces derniers mois. La fin de la campagne électorale risque d’être la fin des illusions pour tous.

 

Guy Muller

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