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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 19:15

Le radeau de la Méduse en Mai

Vous êtes de moins en moins nombreux à posséder un portefeuille en gestion directe. Cette évolution a deux causes :

 Les besoins des Etats exigent l’émission à jet continu d’obligations, pour couvrir le déficit budgétaire,

La suppression des enveloppes défiscalisées et l’augmentation continue des prélèvements fiscaux.

Ces mesures interviennent dans une ambiance désastreuse où l’investisseur est accusé de vivre aux crochets de la société. Même s’il a perdu dans son investissement depuis dix ans, même si l’inflation n’est jamais prise en compte pour diminuer sa fiscalité.

On en vient à répandre l’idée que le spéculateur existe chez ceux qui ont vu leur épargne baisser de moitié ou plus. Oui, les actionnaires des plus belles sociétés sont loin d’avoir gagné quoi que ce soit ces dix dernières années. Dans certains cas ils ont presque tout perdu : Natixis, Crédit Agricole, Air France, GDF, EDF, France Télécom, Vivendi, Axa, Total, Peugeot, Véolia, Suez environnement, Carrefour, Havas, TF1. Certaines sociétés ont complètement disparu : Thomson, Alcatel, Arcelor. Il serait intéressant de comparer l’évolution des cours de bourse avec celle des rémunérations des dirigeants de ces entreprises naufragées par des incompétents.

Le problème que pose l’absence d’investissement a sa résultante en terme d’emploi. Notre pays a besoin d’une règle claire et stable en matière de fiscalité. Or le gouvernement précédent a modifié chaque année les taux d’imposition +40% pour la seule CSG !!

Nous ne regretterons pas le départ d’une équipe qui s’est offert le luxe de préempter la fiscalité pour les mois où elle ne sera plus aux affaires. Merci donc pour la hausse de l’impôt sur les bénéfices majoré de 5%, comme pour l’augmentation de 2% de la CSG sur les revenus de loyers, d’actions, d’obligations, les plus-values mobilières et immobilières,  avec la hausse simultanée du prélèvement libératoire. La plupart de ces hausses seront mises en œuvre au 1er juillet 2012. Elles auront un effet récessif dans le deuxième semestre de l’année.

L’Europe est un radeau sans pilote

Rien n’a été réglé pour la Grèce, ni pour aucun des pays qui ont entrepris des politiques économiques visant à réduire leur déficit. Pire ces déficits ont augmenté pour atteindre 90% en moyenne du PIB annuel.

Les banques reviennent au cœur de la crise avec les difficultés rencontrées par le Crédit immobilier et par Dexia. Trois états : Belgique, Luxembourg et France ont accordé une garantie folle de 90 milliards d’euros à Dexia. La France sera la plus concernée par la faillite assurée de Dexia. Par ailleurs nous avons apporté une garantie de 21% au rachat des emprunts d’état. Dans les mois à venir notre dette explosera sous l’effet de garanties multiples accordées hors bilan. Alors que la Grande Bretagne et les Etats-Unis ont séparé les activités de dépôt et d’investissement des banques, rien n’a été entrepris pour réduire ce risque en Europe.

Des dérives inacceptables

Le déficit du commerce extérieur donne une idée exacte de la désindustrialisation du pays, selon les chiffres du ministère des finances :

2000 : excédent 2 milliards
2001 : excédent 2.9 milliards
2002 : excédent 10 milliards
2003 : excédent 1.15 milliards
2004 : déficit 6 milliards
2005 : déficit 24 milliards
2006 : déficit 29.2 milliards
2007 : déficit 39.2 milliards
2008 : déficit 57 milliards
2009 : déficit 43 milliards
2010 : déficit 51.1 milliards
2011 : déficit 69.6 milliards

Le couple franco-allemand a aggravé la situation

Il a marginalisé l’ensemble des pays en créant un directoire de fait qui a imposé ses vues. Ce duo franco-allemand, replié sur son autisme, s’est refusé à travailler avec les organes de la commission européenne.

Il faut se frictionner les yeux lorsque en découvrant la déclaration suivante de Monsieur Barroso de mardi dernier : « Il convient toutefois de commencer d'abord par mettre en œuvre les projets déjà dans les tuyaux au plan européen mais qui restent en souffrance. » "De nombreuses propositions (de la Commission) sont sur la table et attendent le feu vert des Etats membres et du Parlement. Même si le retour à une croissance prendra du temps, on pourrait atteindre un tournant à la fin de l'année si les bonnes décisions sont prises maintenant", indique ainsi un document de la Commission.

M. Barroso a rappelé les principales propositions présentées par ses services depuis plus de deux ans pour stimuler l'activité sur le Vieux continent et qui souvent peinent à se concrétiser.

 

Guy Muller

 


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