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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 14:10

La Pépinière

novembre 2008

 

La bataille du crédit cause perdue ?

 

Le crédit est l’oxygène du développement économique. On ne peut  imaginer les conséquences du blocage en cours sur l’expansion économique. Désormais chaque mois notre Ministre de l’économie se penche sur les conséquences de la crise au lieu d’en rechercher les causes. Comme il a été déjà dit le mois précédent consacré au multiplicateur du crédit notre crise est profonde car elle n’en est qu’à ses débuts. Les banques ont perdu la totalité de leurs fonds propres ou sont en passe de les perdre. Nous apprenons ce jour les pertes trimestrielles de plusieurs banques. Aux Etats-Unis les deux banques spécialisées dans le crédit hypothécaire annoncent 38 milliards de dollars de pertes. En Europe Barclays a été renflouée par un fonds souverain. ING, Dexia, Natixis, Société Générale sont en perte. Ce sont elles qui alimentent la baisse de la bourse contraintes de céder leurs participations à n’importe quel prix.

Par ailleurs les détenteurs d’actions vendent depuis plus d’un an les Sicav et autres fonds communs de placement, diminuant la valeur de l’ensemble des actifs, accentuant la dégradation des cours. C’est ce qui rend le marché actuel comparable à de la tôle ondulée propice à piéger les nouveaux venus en bourse. Chaque sursaut laisse à penser que la dégringolade est finie, alors qu’il n’en est rien !

 

Nos responsables politiques ont beau demander aux banques de faire leur travail qui est de prêter, elles sont loin d’obtempérer, tellement elles ont perdu de capitaux. Ainsi pour la banque Dexia chargée du crédit des collectivités locales qui encaisse chaque semaine de nouvelles pertes en Autriche cette fois. L’Etat français a accepté de couvrir le risque d’insolvabilité de Dexia pour 55 milliards d’euros. Les banques françaises viennent de publier un 3ème trimestre très sombre. La BNP par exemple perd en finance internationale 250 millions d’euros alors que le même trimestre de l’année passée affichait un profit de plus du demi-milliard. Plus étrange pour cette même banque est la chute du crédit affichée par Cetelem de – 36%. Cette « performance » a deux explications possibles :

-         soit la crise était en cours bien avant,

-         soit la banque a réduit ses allocations de crédit.

 

La BCE vient de publier un rapport trimestriel où elle explique que le crédit bancaire s’est durci dans toute la zone économique européenne. En fait ce sont les normes de crédit exigées par les banques qui se sont resserrées pour les entreprises comme pour les crédits immobiliers des particuliers. Mais c’est la cinquième fois que le rapport trimestriel de la BCE dit la même chose ! Madame Lagarde lit-elle ces rapports qui lui auraient évité d’annoncer une croissance en baisse continue depuis deux ans ? Ce rapport annonce un nouveau durcissement des conditions de crédit :

« Pour ce qui concerne les trois prochains mois, les banques ont signalé que leur accès resserré aux marchés monétaire et obligataire aurait un impact plus grand sur leur inclination à prêter et sur leurs marges", constate la BCE. De surcroît, les normes de prêt pour les crédits immobiliers aux particuliers devraient subir un resserrement net encore plus prononcé au quatrième trimestre qu'au troisième. Ce resserrement plus fort devrait également s'appliquer au crédit à la consommation et à d'autres formes de prêt pour les ménages.

De fait, même si Nicolas Sarkozy a pressé jeudi les banques, sous la menace, de ne pas restreindre le crédit aux entreprises, une enquête trimestrielle de la Banque de France montre que "pour le dernier trimestre de 2008, plus des deux tiers des banques ont l'intention de resserrer à nouveau leurs critères d'attribution". La Banque de France observe qu'au troisième trimestre, plus des 3/4 des banques ont durci leurs critères d'attribution de crédit aux entreprises, les PME étant plus affectées que les grandes entreprises.

Le scénario en cours est donc à l’inverse des affirmations des politiques ! En conséquence le paquet financier affecté au sauvetage du secteur bancaire sera consommé au fur et à mesure de la révélation de nouvelles pertes. Le recours prévisible à l’emprunt détruira encore la capacité de consommer des agents économiques dans une récession auto-entretenue. Les banques doivent respecter un ratio de solvabilité dit tiers one de 8%. Les recapitalisations en cours (Natixis, Société Générale, Crédit Agricole) ont pour objet de restaurer ce ratio.

Fiscalité et prélèvements obligatoires

En dépit des promesses électorales l’épargnant continue à subir une augmentation continue de sa fiscalité. Les prélèvements opérés en 2006 étaient de 27%. Ils concernent la totalité des revenus de l’épargne mobilière, immobilière et les plus values, même si leur versement est scindé en deux avec les prélèvements sociaux. Dès l’année 2007 une augmentation de 2 points est intervenue, avant la création d’un prélèvement à la source dès le 1er janvier 2008. Comme une hausse de 1,1% interviendra en 2009, le taux global des prélèvements atteindra les 30,1%. Les prélèvements auront progressé de 11,5% en seulement trois ans.

La situation est d’autant plus injuste, qu’elle frappe les détenteurs de plans d’épargne de toute nature, à l’origine totalement exonérés de tout prélèvement. Cette situation a été aggravée par la suppression du remboursement de l’avoir fiscal par le gouvernement Raffarin. Quel serait le lien avec la crise actuelle ? J’y viens…

L’Etat vient de déclarer constituer prochainement via la CDC un fond d’investissement qui prendrait des participations dans les sociétés. Mais l’encouragement à l’épargne individuelle est totalement oublié ! Au lieu de décourager l’épargne pour la conduire vers les livrets A et autres gadgets à taux fixes pensons à créer une enveloppe défiscalisée ! Et l’on s’étonnera que le nombre d’actionnaires soit en diminution constante.

Que faire en bourse alors ?

L’annonce des résultats du quatrième trimestre 2008 devrait accentuer la baisse du marché après le 15 janvier 2009. Nous aurons alors une vue d’ensemble de la récession économique en cours: automobile, acier, consommation, situation de l’immobilier. Mais surtout les conséquences d’un blocage du crédit sur les entreprises et les particuliers.

L’abstention sera de rigueur.

 

  Suivi des valeurs
Valeur Cours PE 08 Cours Plus value Objectif
  d'achat   actuel   cours
Air France 16 6 11,7 -27% 24
France Télécom 15,2 9 19,8 30% 25
Maurel & Prom 15,2 15 9 -41% 19
Total 39,5 9 41,3 5% 63
SES Global 12,1 15 13,3 10% 19
Vivendi 24,8 9 20,4 -18% 34
Scor 21,1 6 12,5 -41% 20
Rexel 15,5 6 6,8 -56% 14
Pages Jaunes 12,3 11 7,6 -38% 15
Progression moyenne -19,5%
Le rendement du portefeuille est de 8,7%
L'achat est déconseillé lorsque le cours est proche de l'objectif
Sorties
2006 Achat Vente Différence
Métropole TV (M6) 21 26 23,8%
Suez 16,6 32 92,8%
BNP 45 84 86,7%
ING 22,5 35 55,6%
Schneider 52,5 86 63,8%
Safran 21 17 -19,0%
Progression 50,6%
2007
Sanofi 70,5 71 0,7%
ABN Amro 22 27 22,7%
Affine 15,5 47,2 204,5%
Christian Dior 47,5 92 93,7%
Saint Gobain 47,2 82,4 74,6%
Nexity 44,5 62,5 40,4%
Groupe Open 13,9 11,1 -20,1%
ING 31,5 25,6 -18,7%
Dexia 20,5 17,5 -14,6%
Progression 47,9%
2008
Technip 52 45 -13,5%
Maroc Télécom 11,8 17,3 46,6%
Affine 15,5 30,1 94,2%
Progression 42,4%    
           

 

 

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