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10 février 2008 7 10 /02 /février /2008 20:55
Editorial février 2008
 
La crise du crédit devient une crise de confiance
 
L’économie dominante entre en récession, le nombre de saisies immobilières continue à progresser à un rythme soutenu, les banques centrales prévoient une diminution de l’expansion économique aux Etats-Unis et en Europe. L’économie virtuelle entraîne l’économie réelle dans un désastre qui n’est pas encore clairement perçu par tous les agents économiques.
Il y a quelque temps, à l’occasion d’une rencontre annuelle au sein d’une association, j’avais rencontré une personne très optimiste et qui avait racheté des titres « au plus bas », comptant les vendre rapidement avec bénéfice. D’autres connaissances continuent par ailleurs à investir en dépit des baisses considérables enregistrées par leur portefeuille !
Or depuis plusieurs mois, je reste pour ma part de moins en moins investi en actions, attendant la fin du marasme. Ayant connu de nombreuses déceptions dans le passé, j’ai pris l’habitude d’agir avec plus de réflexion et de lenteur. Mes raisons sont les suivantes :
-         dans trois semaines nous connaîtrons les résultats annuels 2007 et donc les possibilités d’intervenir sur le marché,
-         les responsables des sociétés devront donner des indications sur leur plan de charge 2008 et sur leur politique de distribution,
-         les révisions baissières des prévisions d’expansion économique sont autant de signaux défavorables à l’investissement,
-         les cycles économiques sont lents, se précipiter n’à aucun sens, alors que nous n’avons aucune vision sur les dégâts enregistrés sur le front du crédit,
-         les dépréciations, provisions des banques, si elles montrent des établissements indemnes, font apparaître des augmentations de pertes pour d’autres institutions,
-         pire les pertes sont en considérable augmentation de telle sorte que l’exercice 2008 en cours devra encore enregistrer de nouvelles dépréciations,
-         enfin les demandes de retraits de fonds sont telles que de nombreux titres de valeurs moyennes sont orientés à la baisse sans qu’il soit tenu compte des ratios favorables issus de l’analyse fondamentale.
 
Une récession longue est à prévoir
Avec de nouvelles baisses de cours au fur et à mesure que le marché intégrera la baisse des bénéfices au cours de l’année 2008. Comme lors des récessions précédentes, une baisse des marchés de l’ordre de 40-45% serait logique. Une telle régression n’est pas incompatible avec le fait que certains compartiments connaissent une évolution plus solide. C’est ainsi que les sociétés immobilières, les banques et assurances qui ont dépassé les 50% de baisse voient leurs cours progresser en cas de bonne nouvelle. Mais ces compartiments sont ils pour autant hors d’eau ? Avec la récession, les pertes dues à de mauvais placements masquées un temps, d’autres cadavres risquent d’être trouvés dans les placards en 2008. C’est ainsi que la récession immobilière qui frappe désormais l’Angleterre et l’Espagne, fragilise les plus grandes institutions de ces pays. L’amoindrissement de l’effet de richesse qui alimentait une psychologie favorable des investisseurs se transforme peu à peu en un souci de liquidité avec des désinvestissements conséquents. Dans tous les cas le sentiment et la réalité pour chaque agent économique d’être moins riche ce jour qu’hier transforment l’optimiste en pessimiste. Il en résulte un ralentissement de l’investissement et même un arrêt des consommations excessives. Comme nous nous trouvons en Europe au niveau de chômage le plus élevé jamais connu à la fin d’un cycle d’expansion, la dépression augmentera encore le taux de chômage retirant des millions de personnes du marché (voir les tristes résultat de janvier 2008 du marché automobile en Europe).
Dès la semaine prochaine de nouveaux indicateurs économiques seront annoncés et donneront un éclairage sur la tendance future.
 
L’augmentation de l’impôt sur les plus-values mobilières de 2% de 27 à 29% apparaît comme un véritable coup de maître. Pour nos dirigeants, il n’existe jamais que des plus-values, jamais de moins value. L’exercice 2008 risque beaucoup de démonter que 27 ou 29% de zéro ou de moins de zéro, cela ne donnera aucun moyen supplémentaire à des éminences peu avares d’économies pour ce qui les concerne.
 
     Au mois prochain
 
     Guy Muller
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